Le gouvernement va soumettre un projet de loi proposant l’accès à la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules. Nous, médecins de DHOC , refusons absolument que cette loi soit adoptée parce que :
- Elle transforme de façon définitive la mission du médecin: il n’est plus celui qui soigne mais celui qui permet aux désirs d’une personne de se réaliser. Les couples de femmes homosexuelles et les femmes seules qui souhaitent un enfant ne relèvent pas de la médecine, elles ne sont ni malades ni porteuses d’un handicap. Il n’y a pas de limite à ce que la médecine pourrait accepter de réaliser, si ce pas est franchi.
- Elle transforme de façon définitive notre rapport à la conception de la vie humaine, et nous, médecins , serions en première ligne : la vie humaine est le fruit d’une relation hétérosexuelle qui relève des responsabilités individuelles . C’est sa nature et le cadre physiologique dans lequel elle se déploie. Lorsque pour des raisons pathologiques ou d’accident de la vie ce n’est pas le cas, notre devoir de médecin est de nous mettre au service de la restauration de ce cadre, dans la mesure du possible et des limites que nous nous fixons. Cette loi affirme que la conception ne relève plus d’une relation mais d’une décision individuelle, féminine, avec l’appui de la médecine. L’enfant devient un dû qu’on demande à la médecine de fournir, aux frais de l’Etat . Là encore, la mission du médecin est profondément et définitivement déformée.
- Elle sépare la personne humaine en entités distinctes : l’ héritage génétique et l’héritage « affectif » de l’enfant sont, dans ce projet , totalement dissociés . La réalité d’une paternité et d’une maternité originelles est effacée pour une filiation purement intellectuelle, dont la figure du père est absente . L’unicité de la personne humaine (corps, psychisme, affects…) est bafouée, ce qui ne peut qu’être profondément délétère.
- Elle nous place devant une alternative contraire à notre déontologie médicale : ou bien refuser de donner à l’enfant ainsi conçu accès à ses origines du côté paternel , et donc décider qu’il n’aura pas de père et que celui-ci est réduit à un donneur de gamète. Ou donner accès aux origines paternelles et ne plus admettre l’anonymat des produits du corps humain, ni leur gratuité à très brève échéance , les exemples européens que nous avons autour de nous montrant que le manque de donneurs conduit à une politique d’achat ( et , très vite, de choix comparatifs).
Pour toutes ces raisons , nous refusons fermement cette loi qui nous implique totalement. Elle est contraire à notre déontologie et à notre vocation .Ses conséquences potentielles concerneraient toutes les spécialités médicales.
DHOC
Merci pour votre implication. Je cherchais justement une organisation pour pointer du doigt les incohérences de cette loi, et des arguments pour compléter une lettre en cours à destination des députés et du ministère.
Cordialement.
Malheureusement le conseil de l’ordre, lors de son intervention auprès devant l’Assemblée , a affirmé que l’ouverture de la PMA ne posait pas de problème et que ce n’était pas au conseil de porter un jugement moral . C’est une des raisons qui nous ont poussé à créer DHOC, parce que nos instances supérieures ne représentent pas forcément notre pensée et vision de notre métier.